Comprendre le cerveau altéré par un traumatisme

Comprendre le cerveau altéré par un traumatisme

Une perspective scientifique et intégrative

Introduction : Pourquoi comprendre le cerveau aide à guérir

Lorsqu’on traverse un traumatisme psychologique — qu’il s’agisse d’un événement unique et accablant ou d’un traumatisme relationnel prolongé — le cerveau active des mécanismes de survie qui peuvent ensuite devenir des sources de détresse persistante. Comprendre le rôle de l’amygdale, du cortex préfrontal, de l’hippocampe et du système nerveux autonome permet de donner du sens à ces réactions et de construire une approche thérapeutique ciblée et personnalisée.

En tant que psychothérapeute stratégique et hypnothérapeute clinique, j’utilise une approche intégrative et somatique qui inclut le corps, les émotions, la cognition, l’histoire personnelle et le contexte. Ma boîte à outils comprend l’EMDR, la PNL, et des techniques de régulation du système nerveux telles que la thérapie par le son ou, dans certains cas, le Reiki (notamment en début de thérapie pour favoriser le calme et la connexion).


Le cerveau après un stress traumatisme : Que se passe-t-il vraiment ?

L’amygdale : votre alarme interne

L’amygdale joue un rôle clé dans la détection des menaces et l’activation de la peur. Après un traumatisme, elle devient hyperactive — ce qui explique des symptômes comme l’hypervigilance, les crises de panique ou les flashbacks. Des études en neuroimagerie ont montré que les personnes souffrant de SSPT présentent souvent une suractivation de l’amygdale [1].

Le cortex préfrontal : les fonctions exécutives en veille

Cette zone du cerveau aide à réguler les émotions et à prendre des décisions. En situation de stress extrême, son activité diminue — ce qui explique pourquoi les personnes traumatisées savent rationnellement qu’elles sont en sécurité, mais ressentent malgré tout une peur intense. Les études confirment cette réduction d’activité du cortex préfrontal chez les personnes souffrant de SSPT [1].

L’hippocampe : la mémoire contextuelle perturbée

L’hippocampe est essentiel pour la mémoire et l’orientation. Le traumatisme peut altérer son fonctionnement, menant à des souvenirs intrusifs et fragmentés. Les recherches montrent que les personnes souffrant de SSPT ont souvent un volume hippocampique réduit [2].


Pourquoi une approche intégrative pour récupérer après un traumatisme?

Les neurosciences récentes et la psychologie clinique montrent que la guérison des traumatismes nécessite souvent une approche multimodale qui prend en compte le corps, les émotions et la cognition.
Cette démarche favorise notamment le rétablissement des fonctions cérébrales altérées par les modifications neurobiologiques induites par le traumatisme.

Les thérapies somatiques : une base scientifique croissante

Les pratiques somatiques aident à réguler le système nerveux autonome — ce qui est fondamental dans la récupération post-traumatique. La respiration, les techniques d’ancrage, et les mouvements doux permettent de restaurer un sentiment de sécurité intérieure. Ces approches sont soutenues par des études montrant une réduction des réponses physiologiques au stress [3].

Hypnose clinique et thérapie stratégique

L’hypnose permet d’accéder à des états modifiés de conscience, où les souvenirs traumatiques peuvent être retravaillés et les ressources internes renforcées. La thérapie stratégique offre une méthode structurée et orientée vers les objectifs pour favoriser le changement. Des études confirment l’efficacité de l’hypnose dans les troubles liés aux traumatismes [4].

EMDR et PNL : des outils efficaces de retraitement

L’EMDR (Désensibilisation et retraitement par les mouvements oculaires), validée par de nombreux essais cliniques, aide le cerveau à retraiter les souvenirs traumatiques. La PNL (Programmation Neuro-Linguistique) se concentre sur la transformation des représentations internes et a montré des effets positifs sur les phobies, l’anxiété et les troubles de l’image corporelle. Les méta-analyses confirment l’efficacité de l’EMDR dans le traitement du SSPT [5].


Régulation d’abord : la base de la guérison

Souvent, la thérapie du traumatisme doit commencer par une stabilisation du système nerveux avant d’aller plus en profondeur. C’est là que des outils comme la thérapie par le son (ex. : diapasons, bols de cristal) ou le Reiki peuvent aider à créer un cadre thérapeutique sûr et à apaiser l’excitation physiologique.

Bien que ces modalités ne remplacent pas la psychothérapie fondée sur des preuves, elles peuvent la compléter — en particulier lorsqu’elles sont adaptées aux besoins spécifiques de la personne. Une revue systématique de 2024 soutient le potentiel de la musicothérapie pour réduire les symptômes du SSPT, bien que d’autres recherches soient nécessaires [6].


Conclusion : Guérir, c’est se reconnecter

La guérison des traumatismes ne consiste pas uniquement à analyser le passé — il s’agit de reconnexion : au corps, aux émotions, à la sécurité, au sens personnel. Le cerveau doit réapprendre à percevoir la sécurité, restaurer la confiance, et retrouver de la flexibilité là où il s’était figé.

C’est un processus qui mérite précision, compassion et régularité.


Envie d’en savoir plus ou de découvrir si cette approche vous convient ? N’hésitez pas à me contacter via mon site web.

📚 Pour aller plus loin : Références scientifiques

  1. Shin LM, Liberzon I. The neurocircuitry of fear, stress, and anxiety disorders. Neuropsychopharmacology. 2010;35(1):169-191.
  2. Karl A, Schaefer M, Malta LS, et al. A meta-analysis of structural brain abnormalities in PTSD. Neurosci Biobehav Rev. 2006;30(7):1004-1031.
  3. Price CJ, Hooven C. Interoceptive awareness skills for emotion regulation. Front Psychol. 2018;9:798.
  4. Lynn SJ, Kirsch I, Hallquist MN, Vigorito M. Hypnosis as an empirically supported clinical intervention. Int J Clin Exp Hypn. 2008;56(2):107-138.
  5. Watts BV, Schnurr PP, Mayo L, et al. Meta-analysis of the efficacy of treatments for PTSD. J Clin Psychiatry. 2013;74(6):e541-550.
  6. Ma YM, Yuan MD, Zhong BL. Music therapy for PTSD: a systematic review and meta-analysis. Eur J Psychotraumatol. 2024;15(1):2342739.
Comprendre le cerveau altéré par un traumatisme

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